Cartes politiques

Il était une fois où les humains étaient peu nombreuses sur la surface de la Terre, si bien qu’il n’y avait pas de guerre. En revanche, il y avait la faim, le froid, la maladie et la mort, quand même. Certains humains adoraient les autres êtres vivants comme des divinités, d’autres les craignaient. Ou les deux ? Chai pas.

Peut-être aussi que certaines vivaient dans l’adelphité, où personne ne donnait d’ordre à personne, dans la joie du dialogue, de l’entraide et du partage.

Peut-être aussi que certains vivaient dans la crainte des dieux et des esprits, où quelques-uns percevaient mieux les mystères invisibles de l’univers que les autres, qui devaient leur obéir.

Ou même certaines vivaient dans l’honneur de la force et pratiquaient le combat sacré pour déterminer qui méritaient de régner sur les autres.

Bon, là je raconte une histoire pour expliquer mon point de vue, hein, pas pour vous convaincre de quoi que ce soit. En vrai, j’en sais pas grand-chose sur tous ces embrouillaminis préhistoriques, car le peu de traces laissées par les humains de cette époque me permettent d’imaginer à peu près tout et son contraire sur leur façon de vivre ensemble.

En tout cas, à un moment donné, sur une période qui a duré environ quatre mille ans, certains gens construisent des villes. Mésopotamie, proto-Inde, Mexico-Tenochtitlan, Égypte ancienne, toussa toussa. Pourquoi bâtissent-elles des villes ? Leurs déesses ont-ils murmuré à leurs paléo-prêtres qu’il faut arrêter de cueillir des fruits à poil dans la forêt, mais plutôt ériger des temples en pierre et s’entasser dedans ? Avaient-elles peur d’avoir faim et voulaient-ils entreposer à manger en lieu sûr ? Voulaient-elles dresser des murailles et y poper plusse de bébés pour être plus nombreux, par crainte des peuples qui pratiquaient la guerre sacrée et qui commençaient à leur tuer le cul ? Ou bien les peuples guerriers furent-ils attirés par les trésors derrière les murailles après coup ? Étaient-ils simplement des paléo-mexis qui voulaient montrer qui c’est qui a la plus grosse pyramide ? Oouuuh, mystère, une fois de plusse.

En tout cas, des humains, à certains endroits de la planète, se mettent à construire des villes. Et dedans, il y a trop de gens pour connaître tout le monde, alors les rôles deviennent plus importants que la personne particulière. Par exemple, c’est pas important qui est « le marchand », c’est avant tout avec son rôle de marchand qu’on interagit, pareil pour « le prêtre » ou « le représentant de l’autorité ».

Et à un moment donné, parmi ces villes, (dans une perspective tout à fait euro-centrique), il y a Rome et plus globalement l’empire romain, et là ce sont de fieffés suprémacistes pour qui tuer les autres est une gloire, et genre ils exterminent les autres peuples qui ne se prosternent pas devant leur empereur et ils ramènent les têtes découpées des vaincus pour en faire des tas sur les places publiques et ensuite les mettre sur leurs étagères à la maison (véridique).

Ensuite, il y a des chrétiens (et plein d’autres religions/philosophies aussi) qui disent en gros « oh la la mais c’est pas bien ça, tout est mauvais ! Nous sommes tous mauvais ! Heureusement que si on on suit un code moral de Dieu/[insert entité divine], on arrête d’être méchants, et c’est la paix et l’amour, ouiii ! »

Et après, genre bien 1500 ans après, après les massacres des païennes non-chrétiens ou leur conversion forcée, après les massacres des croisades et après les massacres réforme vs catho, il y a des marchands qui disent « ouais non en fait ça marche pas, votre histoire. Vous vous faites la guerre parce que vous êtes pas d’accord sur le bon code moral à suivre pour ne pas faire la guerre ? C’est de la merde ! Ce qui marche, pour la paix, c’est l’argent ! Ce qui va nous sauver de la violence, c’est la douce paix du commerce entre toutes les nations, ouiii ! »

Et là, pour moi, c’est assez curieux parce qu’il y a un projet universel pour toute l’humanité qui commence, qui combine la volonté suprémaciste de dominer la terre entière, mais qui veut en même temps faire culpabiliser les gens et éviter la guerre par un effort moral : la bourgeoisie. Ils sont un peu mi-religieux, mi-suprémacistes et se disent « bah le principe de la religion qui transforme les gens méchants en gens gentilles, on va le destiner à la vie présente, pas à un au-delà invisible. Ouais grave on va rendre les gens sérieux, à usiner dans des usines ou rester assises devant une table toute la journée et après ils iront s’acheter des trucs, elles seront contents. Et s’ils se plaignent d’être pauvres, on dira que c’est de leur faute, et qu’elles doivent économiser leur 5$ pour 14h au turbin ! Ils vont apprendre tout ça avec l’école, le travail, le marché, l’argent et pour que ça marche vraiment de ouf il faut qu’il y ait des écoles et des usines sur la terre entière, comme ça il y aura plusse de trucs à fabriquer et à vendre et à acheter ! Nickel ! Franchement, on a vraiment tout compris à comment vivre en paix, donc on la droit de tuer tous les royalistes et les sauvages qui veulent pas comprendre que c’est nous qu’on sait comment le mieux vivre en paix. »

Et c’est curieux, car pour les bourgeois, l’individu est important. Vous savez tous ces textes sur la liberté individuelle guidée par la raison, le bon droit, la concorde universelle, l’égalité, la fraternité, etc ? Donc en même temps qu’il y a cette conquête de l’individu en tant que telle, plutôt que sa participation à la religion, à la tradition de sa mif, ou autre allégeance, etc, mais en même temps il y a une discipline toujours plus serrée pour que l’individu ne soit pas n’importe quel individu, mais celui bien adapté à l’administration de l’état, à la nation, au marché, et qu’elle peut être libre d’avoir les croyances qu’il veut, mais à condition d’être ouvrier ou soldat, ou épouse de ces derniers, et bref terrible terrible la révolution industrielle, l’être humain une matière première remplaçable pour faire tourner les machines. Relation non plus de personne à rôle, ou de rôle à rôle, mais de rôle à objet, voir d’objet à objet, mais ça tranquille j’écrirais un truc à part entière dessus.

Après, il y a des gens qui disent « pfff, le commerce et l’argent, c’est de la merde. C’était mieux comment ils faisaient les romains. Ils étaient violents en toute innocence, et avec des grosses statues et des grosses pyramides ça a l’air trop ouf » et d’autres aussi « franchement l’individualisme et la concurrence c’est de la merde, les gens doivent être plusse égaux, et c’est l’état qui va bien leur ordonner comment être égaux » et là bim, c’est la deuxième guerre mondiale. Mais à la fin, flûte, si on continue l’escalade de la violence pour déterminer qui c’est qui sait le mieux comment toute la planète doit vivre, bah ça va plus parce qu’on est capable de créer des bombes atomiques qui explosent et recouvrent la Terre de nuages radioactifs chelous, ce qui détruira tous les écosystèmes, et donc nous aussi, l’humanité, ce qui inclut les « vainqueurs » de la guerre, où qu’ils soient sur la planète Terre… Donc, régler les conflits par la violence militaire revient désormais à risquer une escalade de la violence pouvant auto-perpétrer le plus grand suicide collectif de l’histoire de l’humanité.

Bon bah alors retour à la paix du commerce (pcq c’est quand même eux qui ont les bombes nucléaires, mais vitef d’autres mais après ils ragequit). En tout cas il faut plutôt obéir aux chiffres (le temps, les notes, l’argent,…) et aux machines pour produire un maximum de trucs qui nous font kiffer, comme ça on a moins envie de faire la guerre parce qu’il y a le travail et la consommation qui nous calment le slip, comme ils disaient les « modernes », et c’est pas grave s’il y a des pauvres qui crèvent de faim, parce qu’elles n’ont qu’à plusse usiner dans des usines ou être sérieux assis sur des table et faire des économies, et de toute façon c’est le seul système qui marche et toutes ceux qui pensent le contraire sont des terroristes. Bim, là, c’est maintenant.

Mais le problème, c’est que pour nous abrutir toujours plus profondément de travail et de consommation, on turbo-turbine tellement d’usines qui déglinguent tellement les écosystèmes qui nous permettent de vivre , que ça nous détruira nous aussi, où qu’on soit sur la Terre… Donc maintenir la « paix » en privatisant la violence pour produire des trucs kiffants pour un maximum de monde revient aussi à auto-perpétrer le plus grand suicide collectif de l’histoire de l’humanité #6èmeExtinctionDeMasse.

Donc c’est la merde, sauf pour des milliardaires techno-déglingos qui disent « hihi pas grave nous on est méga-riches on a les moyens de se faire des techno-bunkers ou d’aller sur Mars et on pourra uploader notre cerveau dans le meta-verse pour kiffer notre vie en .gif pour l’éternité et de toute façon la nature ça pue et c’est nul. »

Fin

Bon, ben voilà, j’ai raconté ma vision de l’histoire dans les très très grandes lignes parce que sur internet, il y a plus le temps pour développer calmement les choses, parce que les ingénieurs de l’attention de la bourgeoisie veulent nous faire cliquer sur un max de trucs, comme ça ils savent mieux quelle pub nous fera acheter des marchandises.

Mais bon, au cas où tu es déter’ à lire encore un peu, j’aimerai revenir sur deux idées dans cette petite histoire. Mais d’abord, voici deux images.

La première, c’est pour expliquer les deux axes en fonction desquelles je positionne mes idéologies.

(T’as vu ? J’ai mis le corps en haut et l’esprit en bas, parce que merde aux gens qui considèrent la pureté de la pensée abstraite comme quelque chose d’« élevé ». C’est vrai, quoi ? L’être qui ne ressent rien dans son corps, aucune émotion, et qui traverse l’existence comme un fantôme cérébral, sans être capable de décrire si la pièce où il se trouvait juste avant avait des plantes particulières, des couleurs particulières, quelles expressions il y avait sur le visage des gens autour de lui, lui qui n’a fait que penser à ses concepts, ses buts, par rapport auxquels tout devient soit 1) un obstacle à sa fin 2) un moyen de l’aider à obtenir sa fin 3) ni l’un ni l’autre, donc parfaitement négligeable. Lui, je ne le considère pas élevé, je le considère dangereusement dissocié).

La deuxième image se situe dans la moitié inférieure de l’image précédente, la partie « artificiel, outil, nature transformée » parce waw, c’est nous, quoi. Honnêtement, tu sais faire du pain à partir d’une graine, toi ? Tu sais faire un vêtement à partir des fibres d’une plante ? Avec des outils qui se branchent nulle part ? Non, bien sûr, car nous vivons dans une enclave, un système clos qui jette ses tentacules de routes et de pipelines pour vampiriser la nature jusqu’à n’en laisser qu’une carcasse exsangue. La méga-machine ! Cet intermédiaire quasi-total entre la nature et nous, tellement développé que nous avons perdu tout contact avec la réalité première (la « nature »). Nous n’avons de relations au réel qu’au travers de ce médiateur bio-mécanique, ce système participant à la fois au monde des vivantes et au monde de la matière brute ! Entrelacs de machines, de béton, d’acier, d’animaux en batterie, de pixels, de mono-plantes, de plastique et d’êtres humains ! Dépassées et enfermés dans notre œuvre artificielle dont chacune de nous n’est qu’un infime rouage interchangeable, nous ne savons plus comment la percer pour retrouver notre ancien milieu, auquel nous sommes adaptés depuis tant de milliers de siècles…1

(Enfin si, moi je sais, et plein d’autres le disent très bien aussi : détruire un parking à voiture pour le transformer en jardin coopératif, c’est un bon exemple de comment percer un oasis de vie dans cet océan gris de cubes de cubes, d’affiches photoshopées, de chiffres, de vacarme, de regards épuisés et anxieux et de stresssss.-)-Mais est-ce que ça suffit pour nous sau–Mazette, mais je m’emporte. Voici donc la deuxième image :

Le demi-cercle le plus extérieur : j’hésitais à le qualifier de « révolutionnaire », mais le fascisme en fait partie, et c’est une idéologie explicitement régressive (« Nous sommes les barbares qui rajeuniront le monde. »). C’est donc le cercle des idéologies trop-loin-vers-telle-valeur-pour-rester-à-l’intérieur-de-la-tièdasse-bourgeoisie, ou bien de ses esclaves uberisés. Et non, je n’utiliserai pas le terme « extrême », car la bourgeoisie est elle tout aussi extrême dans son maintien d’un statu-quo écocidaire, et parfois ce qui s’en éloigne radicalement a énormément de sens (comme parfois ça empire la situation j’avoue, l’avenir, toujours un pari).

Le cercle « bourgeoisie », bin c’est la bourgeoisie quoi. Vive le progrès industriel; vive le travail; vive l’argent, ce fabuleux moyen de calculer notre valeur par rapport à notre « concours à l’utilité publique » (créer des pubs = utile : 10-20k/mois, élever un enfant = inutile : 0.-); vive voter pour un vieux riche qui parle à notre place; vive acheter des trucs fabriqués exprès merdiquement par quelqu’une à notre place pour qu’on en rachète encore; et vive quand-même l’école, ce bail universaliste où théoriquement, tout le monde peut accéder gratuitement à un minimum de connaissances communes, j’avoue ça c’est pas mal (mais à réformer en profondeur).

Le cercle le plus intérieur est ma foi assez explicité par ce que j’y ai griffonné : trop occupée à payer les factures et à se soucier du daron alcoolique, de la mère en burn-out mais qui continue ses deux tafs, de cette sœur qui défend son mec qui l’insulte et la cogne, de ce frère qui disparaît dans la guedro et qui aime l’adrénaline des excès de vitesse, etc et se changer les idées pendant le peu de temps qu’il reste après tout ça. Pas le temps pour songer à comment s’unir et réinventer la façon de vivre ensemble.

Et dans ce cercle extérieur, j’aimerai parler de trois archétypes, c’est-à-dire des personnes idéologiquement totales, alors qu’en vrai on est des mélanges et c’est plus complexe ouioui c’est bon, c’est schématique, rho.

Le fasciste nationaliste

« La guerre est l’état naturel. La vie, c’est une lutte permanente de la survie du plus fort. Nous ne pourrons jamais changer cette loi naturelle, alors autant l’accepter. C’est la lutte des races. Le moyen d’être le plus fort, c’est la communion dans l’état-nation. Notre groupe est évidemment meilleur que les autres groupes (raciste, suprémaciste,…), le plus nombreux (nataliste, patriarcal,…), le mieux organisé (technicien (industrie, armée,…)), le mieux hiérarchisé (classiste, eugéniste, validiste, sexiste, âgiste,…) sur la base de la performance, l’agressivité et le sacrifice de soi et des autres. Hop, hop, allez, c’est qui qu’on génocide ?»

Le transhumaniste

Alors lui, il me fait presque plusse peur que le fasciste nationaliste, qui pourtant place la barre assez haute sur l’échelle de la déglinguerie.

Comme le bourgeois, le transhumaniste partage la vision du fasciste que la vie n’est qu’une lutte permanente où seuls les plus « aptes » (forts, rapides, rusés, nombreux,…) s’accaparent un maximum de « ressources » en empêchant les autres de les prendre avant. Mais, comme le bourgeois, il pense que cette loi naturelle peut être modifiée en la transférant dans la compétition commerciale « pacifiante ».

Mais, à l’inverse du bourgeois, qui a parfois encore une vague éthique quant à la dignité humaine (ou en tout cas qui s’efforce de faire semblant quand il est surveillé), le transhumaniste pense qu’on peut aller plus loin dans la transformation de la biologie humaine. L’effort moral civilisateur de l’école, le travail, la démocratie, ça ne suffit pas. Non, l’être humain sera changé par une intervention directe sur le corps : genre lui mettre le neuralink d’Elon Musk, les google glass, et potentiellement de la modification génétique dans l’embryon, ainsi que toutes sortes d’implants et autres cyber-augmentations. Il a le projet explicite de créer un homo deus espérément immortel, dont toutes les « imperfections » de sa vulgaire biologie seront compensés par les intelligences artificielles, les machines, la Singularité, etc.

Donc, dans cet espoir de changer l’être humain, et ne pas accepter son agressivité naturelle, le transhumaniste diffère du fasciste nationaliste. Il diffère aussi du fasciste car le transhumaniste ne croit plus en l’état-nation. C’est une façon dépassée de coordonner les individus autour d’une personne morale, une hallucination collective. Il croit plutôt en l’entreprise, ou plutôt une méga-corporation dans laquelle la naissance, la nationalité ne signifie rien. Tout le monde y est bienvenue, à condition que l’individu (se) performe utilement pour augmenter le rendement de le production, sans quoi elle est jetée, recyclé, puis remplacée.

D’une façon donc tout à la fois commune et différente du fasciste,,

(Fasciste = personne n’est le bienvenu dans mon groupe, mais je suis solidaire avec ceux qui naissent dans mon groupe.

Transhumaniste = tout le monde est bienvenu dans mon groupe, mais je te tej dès que tu n’es plus assez performant.)

,, le transhumaniste est explicite que son idéologie crée des élus et des rejetées. On en vient même presque au même résultat que si c’étaient des haut-gradés d’une armée fasciste classique : si des milliards de gens crèvent à cause du changement climatique et autres catastrophes sociales, mais que quelques millions de riches survivent dans des techno-bunkers, c’est ok. Business as usual.

L’anarchiste

Bon ben pauvre d’elle, accroché à l’espoir que s’il y a une loi naturelle, c’est plutôt celle de l’entraide, même si l’anarchiste se méfie de toute « loi naturelle » élaborée dans une culture particulière qui prétend à l’universalisme, genre un mec en costard qui sait mieux c’est quoi la meilleure vie de tous les humains à la place d’une grand-mère qui chasse le poisson oklm sur une île et qui joue du ukulélé, alors que c’est de la merde de pensée en masse, en chiffre, en statistique, de la cinglerie d’abstraction suprémaciste pseudo-scientifique déguisée. L’économie, cette cruelle religion totalitaire.

Il se dit : « sapristi, mais moi je ne veux ni adhérer à l’idéologie des frontières et des nations des old school fascistes qui vont nous mener à la troisième guerre mondiale, et donc au plus grand suicide collectif de l’humanité ! Et je ne veux pas non plus adhérer à l’idéologie des entreprises et de l’argent des techno-fascistes pour éviter de devenir old school fascistes, dont les usines ravagent les écosystèmes au point de nous mener à la sixième extinction de masse, et donc au plus grand suicide collectif de l’humanité ! 

<< Rho, moi je voudrais plutôt vivre dans le dialogue, l’entraide et la joie, où chaque personne parle en son propre nom dans des assemblées populaires, et on fait de l’auto-construction de coopératives d’alimentation et de production, des crèches collectives, des cantine auto-gérée, des collectifs de santé, des squats et autres athénées libertaires, des cercles de paroles pour exprimer nos émotions et nos besoins, toutes sortes de tiers-lieu d’apprentissage et/ou de teuf, et quand même genre quelques trucs high-techs, mais pas en vue de production de masse avec de l’obsolescence programmé, plutôt pour garder internet et des trains, comme ça toutes ces astuces communalistes libertaires s’appliquent au monde entier.

<< Mais rho, les médias ne veulent pas parler de ça, les institutions ne veulent pas éduquer les gens pour en venir à ne plus dépendre d’institutions, et bon je ne veux rien imposer, car ce serait violent, et donc ce ne serait plus libertaire. Mais en même temps, si je fais rien, c’est suicide collectif des fascistes de type 1 ou de type 2… Donc une violence mille milliards de fois plus phénoménale que moi qui les forcent à s’assoir et rester écouter jusqu’au bout et voter le programme de la semaine avec les autres, et après il épluche des patates et fait la vaisselle avec 3-4 gentex dans un coin, au bout d’un moment tu te rends compte que t’avais juste besoin de parler et de rire un peu. Et le jour suivant t’aides à organiser le chantier « cabanes dans les arbres », frérot tu le sais.

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Mentions spéciales

Le bourgeois classique en politique

Ce triste bourgeois, il est finalement idéologiquement très pauvre, derrière tous les discours d’un politicien moyen, qui n’affirme rien d’important, juste augmenter ou baisser le pourcentage de telle variable économique des rouages de la méga-machine écocidaire, c’est juste quelqu’un qui dit « on va pouvoir continuer de vendre et acheter de la merde qui sert à rien et qui nous isole les unes des autres et qui pollue », ce qui revient à dire, d’un point de vue physique, « nous, 15-20 % des humains de cette planète, consommant l’équivalent de 4 à 5 planètes-Terre (dont 80 % des ressources le 20 % du nouveau 100 % des premiers 15-20%), tandis que le reste de l’humanité survit avec équivalent 0.1 à 0.5 planètes-terre et en s’endettant sur un futur viable pour nos enfants, c’est-à-dire que pour s’enfermer dans des villes polluées et bouffer de la merde en barquette dans nos techno-cubes d’habitations, on transforme pro-activement et progressivement la Terre en celle de Mad Max d’ici 2150).

Dans une société ultra-individualiste et pyramidale, il n’est pas surprenant de voir en haut de sa hiérarchie cet être sans idéaux, sans vision, sans conscience de la communauté ou du temps qui dépasse sa propre longévité, qui ne devient politicien que par pur plaisir de la jouissance du pouvoir en tant que tel, sans se soucier réellement de ses devoirs qui servent la cause de ses électeurices. Ce genre de bourgeois politicien qui perçoit pragmatiquement leur rôle de représentant de la multitude comme une carrière personnelle, sans même se rendre compte que les personnes les plus influentes de son parti sont des crypto-fascistes ou des crypto-transhumanistes. Pour lui, la politique n’est qu’un champ social comme un autre où il peut exercer sa domination sous son cul. Il kiffe qu’on parle de son nom dans les journaux car il a un grand manque de reconnaissance, avant de se remettre à la tâche car papa et maman n’était jamais content de lui, alors le kiff est éphémère car la culpabilité de ne pas en faire plusse revient… Il il aime offrir et recevoir des faveurs personnelles, il aime avoir un costard tout bien taillé comme dans les pubs et les films américains, il aime l’adrénaline du stress de gens autour de lui qui ont la mine grave ou qui crient, il aime bien dire des trucs devant au moins cinquante personnes, surtout avec des caméras. Il aime négocier les promotions de ses subalternes contre un repas en tête-à-tête, il aime faire du golf avec des lobbyistes de multinationales, il aime être déplacé en voiture, il aime que ses repas lui soit servi par des serveurs discrètes et diligents, il aime faire des tours de campagne électorale et dormir dans des hôtels,…


Je sais pas pour vous, mais moi je ne fais pas confiance à ce genre de sensibilité pour représenter mon désir de façonner notre environnement en liens avec tous nos semblables, dans l’entraide et le partage du communalisme libertaire tri-paysan, tri-artisan/artiste et tri-teuf-avec-celleux-qu’on-aime toute l’année, ratio vacances/taf-chiants inversé.

Précisons enfin que ce type d’individu n’existe dans une telle autonomie égocentrique que parce qu’il a le cul assis sur énormément de machines, et les esclaves uberisées qui les fabriquent, les alimentent, les font fonctionner,… Bin oui parce que notre loi bourgeoise autorise des gens qui ont des chiffres sur un compte bancaire à louer d’autres gentes (qui n’ont pas de chiffres sur un compte bancaire) pendant le moment de la journée où iels ont le plus d’énergie, et après on les laisse se nourrir, se soigner et s’abriter pour être re-louable le lendemain. Tout ça, à leur propre frais auprès d’autres marchands de nourriture et de logement payant, sinon vilain SDF tap tap police vroum vroum prison.

L’éco-féministe

Bin en fait je ne me sens pas légitime d’en parler, car ça renoue avec quelque chose de l’ordre de l’instinct, des sens, du corps, dont moi-même je me sens encore fort éloigné, sinon je ne serai pas sur un ordi à raconter ma grille de lecture idéo-conceptuelle.

LGBTQUIA+

Ouais ce serait chaud de les classer sur cette grille ma foi assez binaire, mais vive la célébration de la beauté des corps qui s’aiment ❤

Voilà, c’est tout pour moi. Merci de m’avoir lu ! J’ai prévu de poster un truc chaque semaine, donc à mardi prochain, Inch Allah. D’ici là, je te souhaite de belles nouvelles rencontres, comme par exemple d’apercevoir un renard ou bien de découvrir une facette insoupçonnée d’un-e de tes zamix, ce qui équivaut d’une certaine façon à une nouvelle rencontre (mais pas forcément belle, j’avoue).

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  1. Ce paragraphe est une paraphrase de textes de Jacques Ellul, à qui je dis « yEAH ! » même s’il est mort. ↩︎

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